Marc Fourny fait pour nous l’analyse du film Le discours du roi (Tom Hooper, 2010), dans lequel on découvre un George VI luttant contre son bégaiement avec l'aide d'un orthophoniste non-conventionnel et soutenu par l'amour de sa femme.
Le comble est atteint lors du discours de clôture du British Empire Exhibition, le 31 octobre 1925, dans le stade de Wembley. Son bégaiement s'avère une torture pour lui-même comme pour le public.
Cependant, rappelez-vous le 12 mai 1937, quand le monde a l'oreille tournée vers l'abbaye de Westminster, édifiée au 11ème siècle par le roi Édouard le Confesseur, au cœur de Londres, l'équivalent pour le Royaume-Uni du Panthéon et de Notre-Dame réunis.
Près d'elle, au bord de la Tamise, a été édifié le Palais du même nom, où siège le Parlement (Chambre des Communes ou House of Commons et Chambre des Lords ou House of Lords) dont le fameux beffroi (Big Ben) rythme sans discontinuer les journées anglaises.
Chacun, ce 12 mai, oublie un instant les menaces qui pèsent sur l'Europe, la guerre qui s'étend en Chine et en Espagne, la répression qui s'abat sur l'URSS et les gesticulations d'un fou furieux de l'autre côté du Rhin … parce que, ce jour-là, en effet, se déroule dans l'abbaye, le couronnement du nouveau roi de Grande-Bretagne et d'Irlande, par ailleurs Empereur des Indes.
Pour la première fois, la cérémonie est radiodiffusée.
L'homme de 36 ans qui est assis ce jour-là sur le trône vénérable d'Édouard le Confesseur n'est pas celui pour lequel la cérémonie avait été prévue. Six mois plus tôt, le 11 décembre 1936, il a dû remplacer au pied levé son frère aîné, Édouard VIII, contraint à abdiquer du fait de sa relation avec Mrs Wallis Simpson.
Le 3 septembre 1939, après l'invasion de la Pologne, Albert, duc d’York, devenu George VI n'a d'autre choix que de déclarer la guerre à l'Allemagne. Il prend sur lui et prononce son premier discours de guerre avec un minimum de bégaiement.
Comme lui, dans l’Histoire, bien d'autres dirigeants, de conquérants, ont appris à surmonter leur handicap et ont puisé un supplément d'énergie dans cette lutte intime, ont su vaincre ou dominer leurs maladies et leurs tares.
Ce qui ne les a guère empêchés de mener à terme leurs rêves les plus fous.
Des Hommes et des dieux c’est ce film dramatique français réalisé par Xavier Beauvois, mettant en scène les trois dernières années de la vie simple, austère, rythmée par la prière et les tâches quotidiennes de sept moines trappistes du Prieuré Notre-Dame de l'Atlas à Tibhirine (un village de l'Ouest de l'Algérie, dans les contreforts de l’Atlas) est en effet un monastère qui sert de dispensaire médical pour la population locale ; un des moines, frère Luc, étant médecin de formation, et accueille chaque jour des personnes souffrantes. L'ordre cistercien, auquel ils appartiennent, est centré sur la contemplation, soutenue par la prière commune, les chants liturgiques mais aussi des temps de silence. Une place importante est accordée au travail de la terre, à l'aide aux démunis, aux soins apportés aux malades. Les moines ont des relations fraternelles avec les musulmans vivant aux alentours. Mais progressivement, la violence et la terreur, liées à la guerre civile algérienne, gagnent la région. De nombreux civils sont assassinés, victimes de la situation conflictuelle entretenue par les groupes islamistes terroristes. Des ouvriers croates sont égorgés, non loin du monastère. L'armée propose sa protection aux moines, qui la refusent. Un groupe de terroristes pénètre de force dans le monastère, lors de la nuit de Noël … les moines sont alors, avec de plus en plus d'acuité, confrontés à cette question difficile : Faut-il partir ? Dans la nuit du 26 au 27 mars 1996, ils sont neuf au monastère, un frère étant venu du Maroc pour visiter la communauté. Sept d'entre eux sont enlevés par un groupe armé ; deux moines ayant échappé à l’enlèvement : frère Jean-Pierre et frère Amédée.[ Le 21 mai 1996, un communiqué, attribué au Groupe islamique armé, revendique l'assassinat des moines. Le 30 mai 1996, le gouvernement algérien annonce avoir retrouvé les têtes des sept moines sur une route près de Médéa. L’identité des assassins et les circonstances exactes de leur mort demeurent à ce jour controversées. Une action judiciaire est en cours, en France, depuis 2003. Les acteurs du film ont préparé le tournage en faisant un séjour à l'Abbaye Notre-Dame de Tamié, où quatre des moines de Thibirine étaient passés avant d'aller en Algérie. Ils y ont logé une semaine dans une cellule monastique, et se sont formés au chant grégorien et liturgique auprès de François Polgár, ancien chef de chœur à l'opéra de Paris et chef de chœur des Petits Chanteurs de Sainte-Croix de Neuilly. Le scénario a été présenté aux familles des victimes et aux moines de l'abbaye de Tamié. Les conditions de sécurité n'étant pas réunies dans le monastère de Tibhirine, le tournage a eu lieu au Maroc, dans le monastère bénédictin de Toumliline, situé à 1600 mètres d'altitude, dans une forêt de Cèdres entre Ifrane et Azrou (Moyen Atlas), près du cèdre Gouraud, aux environs d'Aïn Leuh, et de la source d’Oum-er-Rbia, en pays berbère.
Le film place les spectateurs au cœur du choix éthique partir ou demeurer … qui va dévoiler un peu plus l’intériorité et les motivations profondes de chacun des personnages proposant ainsi une interrogation sur l'exercice de la liberté face à une terrible contrainte, avec la réponse des moines qui se concentre dans la réplique bonhomme du frère Luc : « Laissez passer l'homme libre... ».
Xavier Beauvois se focalise sur l’essentiel : le choix difficile, fait en conscience par ces hommes, de rester au monastère et près des populations locales victimes de la guerre civile dans cette région, quels que soient les risques encourus. Ce réalisme est attesté par Jean-Pierre Schumacher, dernier survivant des frères présents au monastère, qui dit n'avoir pas ressenti de manque par rapport à l'histoire réelle en voyant le film. Il déclare notamment : « J'ai été ému de revoir les choses que nous avons vécues ensemble. Mais j'ai surtout ressenti une sorte de plénitude, aucune tristesse. J'ai trouvé le film très beau parce que son message est tellement vrai !
Xavier Beauvois se focalise sur l’essentiel : le choix difficile, fait en conscience par ces hommes, de rester au monastère et près des populations locales victimes de la guerre civile dans cette région, quels que soient les risques encourus. Ce réalisme est attesté par Jean-Pierre Schumacher, dernier survivant des frères présents au monastère, qui dit n'avoir pas ressenti de manque par rapport à l'histoire réelle en voyant le film. Il déclare notamment : « J'ai été ému de revoir les choses que nous avons vécues ensemble. Mais j'ai surtout ressenti une sorte de plénitude, aucune tristesse. J'ai trouvé le film très beau parce que son message est tellement vrai !
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