qu'elles soient présidentielles, législatives ou municipales, sont pour beaucoup un casse-tête !
Ah … démocratie … quand tu nous tiens !
Faut-il voter ?
Comment ?
Pourquoi ou pour quoi ?
Selon quels critères ?
Y a-t-il des "références" ?
Logiquement il y a plusieurs "candidat(e)s ... plusieurs "programmes" ou "projets" ... peut-on faire un choix raisonné ?
Que recouvrent les appellations DROITE/CENTRE/GAUCHE ?
Pourquoi y a-t-il - en plus - des "extrêmes" ?
Des hommes ont réfléchi à toutes ces questions, depuis des temps immémoriaux, laissons-nous guider ...
L'électeur est-il de gauche ou bien de droite ? Dans un premier temps il importe de ne pas se positionner dans ce piège dialectique, mais bien de se positionner par rapport au bien et au mal, au juste et à l'injuste, au vrai et au faux. Eviter ainsi qu'à la place de l'initiative créatrice prévalent la passivité, la dépendance et la soumission à l'appareil bureaucratique ...
Partout et dans tous les domaines fleurissent des débats publics et appels à la citoyenneté.
L’Académie d’études civiques propose une plateforme de réflexion et d’information : par exemple, si nous retenons le civisme ; celui-ci réside dans l’exercice du respect à l’égard de la France et de ses lois.
Mais déjà, afin de déterminer le civisme, il est d'abord nécessaire de le différencier de la civilité. Celle-ci se définit par le respect des règles du "bien-vivre"; elle relève des rapports entre sujets dans la sphère privée.
“Au contraire, le civisme est le respect et le dévouement à l'égard de la "chose publique". Il relève de la sphère publique. Il est ainsi essentiel de distinguer le civisme de la civilité, sous peine de confondre vertu privée et vertu publique, respect des codes du "savoir-vivre" et conscience politique.
Il est également nécessaire de différencier le civisme du légalisme, et l'incivisme de l'illégalisme. Par exemple, ne pas voter pourrait apparaître comme un acte d'incivisme ("Voter est un droit, c'est aussi un devoir civique"). Cependant, cette faute n'a pas de valeur juridique. Elle n'a pas d'existence dans le code pénal, elle ne constitue pas un délit.
Et encore, il est plus aisé de dénoncer l'incivisme que de définir le civisme. En effet, celui-ci constitue une pratique "charnière": il ne se réduit pas à la dimension privée et cependant ne se définit pas par le simple respect de la loi. Il engage une éthique et cependant se distingue des "bonnes mœurs". Comment déterminer la positivité de cette conscience politique et de ce dévouement à la "chose publique"?
En premier lieu, parler ainsi de vertu et de respect politiques pourrait déterminer à interpréter le civisme comme un acte de piété, voire de conservatisme à l'égard des puissances publiques. Or il n'en est pas ainsi. Le dévouement à la chose publique, strictement entendu, ne peut qu'être que le dévouement à la France. Autrement dit, le civisme se définit par le respect des droits et des obligations de la citoyenneté. Il suppose donc l'existence de celle-ci. Or la citoyenneté n'est pas seulement un statut; elle s'institue et se pratique. Le civisme est la qualité propre à cette institution et cette pratique. La formule "Voter est un devoir civique" signifie que le civisme est d'abord l'implication, la prise de pouvoir effective du citoyen dans les affaires publiques.
[Voter, en République, c'est prendre une décision politique, contribuer à instaurer, à définir et à redéterminer la chose publique]
Vu sous cet angle, le civisme n'est pas conservateur, mais "instaurateur" ; il est instituant et critique. Précisément, le premier exercice civique est l'intérêt rationnel pour la chose publique; le civisme est l'action rationnelle en faveur de l'intérêt public. Sa première leçon est de respecter les puissances publiques ; c'est d'abord les instituer, les contrôler, et les soumettre à la critique raisonnée. Le civisme est la production d'un rapport actif et rationnel - et donc critique - du citoyen à l'égard des puissances publiques.
De plus, le civisme n'engage pas seulement une relation "verticale" du citoyen à l'égard de ces puissances, mais aussi une relation "horizontale" entre les citoyens. Les deux rapports s'impliquent réciproquement. Contribuer à faire respecter les droits de certains et, par conséquent, contribuer à obliger certains autres à respecter leurs obligations, c'est travailler indissolublement pour les citoyens et pour l'Etat garant des droits et des obligations. Le civisme est dynamique : il oeuvre à la pratique effective des droits et des obligations des citoyens et travaille ainsi à instaurer la justice politique.
Cette pratique de la citoyenneté nous oblige donc à distinguer le civisme du "nationalisme".
La désobéissance politique n'est pas nécessairement un incivisme. Il existe des devoirs civiques de désobéissance.
On voit de la sorte que le civisme non seulement n'est pas conservateur, mais n'est pas nécessairement pacifiant. Son exercice peut être profondément polémique car il se nourrit de la distinction entre légalité et légitimité.
La légalité est le fait que des lois soient promulguées par un Etat, la légitimité est la justice politique.
Le civisme peut fonder une lutte contre des lois illégitimes.
L' "objection de conscience", par exemple, manifeste que cette détermination est parfois malaisée et sujette à débat. Refuser de porter les armes et de s'y exercer, est-ce faire preuve de civisme ou d'incivisme? Le civisme n'est donc pas seulement instituant, dynamique et polémique. Il dégage un espace problématique dans lequel la légitimité devient objet d'examen, voire de redéfinition.
Le civisme - pratique instituante, dynamique, polémique et problématique de la citoyenneté – pourrait aller jusqu’à émanciper le sujet politique car il le délivrerait de son statut de simple usager ou de consommateur de droits. Il le responsabiliserait en l'élevant à la conscience de son rôle dans la cité. En effet, il définirait une éthique de la responsabilité politique : l'exigence que le citoyen doit toujours répondre de sa qualité de citoyen. Le civisme serait ainsi la reconnaissance pratique du fait que la citoyenneté est une tâche qu'il faut toujours accomplir. Il serait l'exercice raisonné de cette tâche ” …
de IUFM d'AIX - Education Civique Juridique et Sociale -
Schématiquement la procédure, que nous préconisons, permettrait de rechercher l’avis d’une quinzaine de personnes, tirées au sort puis volontaires pour cet exercice, après qu’elles aient réfléchi et discuté les diverses positions sur la (ou les) question(s) controversée(s).
On nous objectera qu’un des défauts de notre processus est le recrutement de volontaires ; dans ces conditions ne peut-on craindre que tout soit fait pour éviter les remous par des avis trop audacieux …
Nous considérons que le choix au hasard nous est apparu comme un point cardinal ; en effet, quand les positions plus « politiques » et les contradictions entre experts ne sont découvertes que peu avant les avis, et donc près des élections, on crée une situation peu favorable à la maturation individuelle autant que collective au sein du panel.
Mieux vaut donc commencer tôt.
Par exemple, dans le monde de l’information, certains médias mènent des politiques et des stratégies ou instaurent des pratiques plus responsables que d’autres. La fabrication de l’information favorise en effet l’application de la déontologie définie par les différents codes et chartes de la profession, ainsi que l’éthique définie par la déclaration des droits de l’homme, la charte de l’ONU, la charte des responsabilités humaines (ou encore, en ce qui concerne la France, la nouvelle charte de qualité de l’information).
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