"Dans le cadre très « années cinquante » de l’UNESCO, je m’attendais à un discours consensuel pour marquer l’ouverture à Paris des rencontres du « Parvis des gentils », voulues par le Pape pour remettre la question de Dieu et de la transcendance au centre d’un monde qui l’a oubliée. Entre dignitaires de l’organisation onusienne pour l’éducation et la culture, diplomates, prélats et universitaires catholiques, je n’espérais pas des discours incisifs et dans l’ensemble, je ne fus pas déçue sur ce point. Places vides, applaudissements polis : on était plutôt dans le ronron que dans la recherche commune et passionnée de la vérité qui reste, malgré cela, l’objet réel de cette initiative.
Puis, vers la fin, survint Fabrice Hadjadj. Philosophe original, esprit puissant mais sans ce zeste de snobisme intellectuel que l’on avait cru deviner au cours des précédentes interventions, juif converti à la religion catholique, jeune – 40 ans à peine – il s’est autorisé une charge jubilatoire contre les monstres sacrés du lieu. Devant un auditoire un peu pantois, Hadjadj a rappelé que le premier directeur de l’UNESCO, Julian Huxley, au moment même où «Hitler gazait les malades mentaux en 1941», écrivait : «L’eugénisme deviendra incontestablement une partie de la religion à venir.» Julian Huxley devait persister dans cette voie (qu’il avait contribué à ouvrir en fondant la Eugenics Society dans les années 1930) : tout en s’affirmant antiraciste, il allait inventer le terme de «transhumanisme, pour ne pas dire eugénisme» après la Seconde Guerre mondiale, cherchant toujours à «améliorer la qualité des individus» au détriment de leur quantité dans un «Better world», expliqua Hadjadj, qui n’a finalement pas grand chose à envier au Meilleur des Mondes inventé par son jeune frère Aldous.
De fait, Julian Huxley, avec quelques variations, s’appuyant sur sa croyance au darwinisme, a toujours prôné les mesures publiques qui puissent empêcher les déficients de se marier et de procréer, réduire la natalité chez les pauvres par le jeu des taxes et des impôts, voire d’allocations spécifiques pour encourager la reproduction des beaux, des intelligents, des plus doués… Partisan des banques de sperme, et lorsque cela serait possible, d’ovules pour disposer d’un capital génétique susceptible de permettre des naissances plus intéressantes. L’accès facile à la contraception, de préférence sous forme d’injections immunologiques, faisait aussi partie de ses marottes.
Hors sujet, Fabrice Hadjadj ? Pas du tout. Il a précisément mis le doigt sur le point où la culture moderne va mal, va mal au point d’être devenue une culture de mort. Il a montré, en finesse, comment le refus de voir l’homme tel qu’il est : « l’animal qui s’étonne d’exister», conduit la modernité à ne plus le considérer que comme un « singe évolué ». L’homme, lui, « cherche un au-delà ». « Le nouvel humanisme des Lumières ne peut être qu’un aveuglement, si l’homme ne s’appuie que sur lui-même », dit Fabrice Hadjadj".
Ce qui nous semble une réfutation des propos d’ :
“ Un spécialiste en éthique, le Pr Julian Savulescu du centre Ueheiro pour l'éthique pratique à Oxford qui a défendu l'idée selon laquelle l'humanité est sous le coup d'une « obligation morale » qui la contraindrait à utiliser la FIV (fécondation in vitro) pour sélectionner les embryons les plus intelligents pour le bien de la société … Allant de soi qu'une telle sélection eugéniste n'aurait de sens qu'avec l'élimination concomitante des embryons les ‘moins intelligents’, forcément surnuméraires.
Il ne s'agit pas seulement, en effet, d'utiliser les gamètes de Prix Nobel, de traders de compétition, de professeurs d'université (comme Savulescu) ou de blondes sculpturales ayant passé le bac : l'idée est plutôt de profiter du décryptage de plus en plus efficace du génome pour pouvoir prédire efficacement le niveau de QI de cet « amas de cellules » à ses tout débuts. Le partisan du Meilleur des mondes le pense en tout cas et il a fait ses déclarations en approuvant la modélisation économique réalisée par deux autres éthiciens d'Oxford, Andres Sandberg et Nick Bostrom, aux termes de laquelle le relèvement du QI mondial permettrait de réduire la pauvreté, la dépendance par rapport à des allocations sociales, la surpopulation carcérale, l'abandon scolaire, le nombre de familles monoparentales et même les naissances hors mariage".
“ La boucle de la culture de mort serait ainsi bouclée ”, comme le constate Michel Janva.
[Madame Jeanne Smits nous prie de bien vouloir renvoyer cette compilation à la source de l'article paru dans : Le quotidien "Présent" (www.present.fr), repris ensuite sur son blog (puisque c'est elle qui l'a signé) :
http://leblogdejeannesmits.blogspot.com/2011/03/fabrice-hadjadj-soffre-lunesco.html ...
nous le faisons bien volontiers lui suggérant de nous donner son appréciation sur le "mariage" des deux articles et l'ajout de photos]
Madame Jeanne Smits a ajouté un nouveau commentaire sur votre message "Parvis des Gentils : Fabrice Hadjadj dénonce la cu..." : Je découvre à l'instant votre mise au point, mille mercis. Très bonne idée d'avoir juxtaposé les deux textes. Hélas, Aldous Huxley était un visionnaire… Amitiés, Jeanne Smits
[Madame Jeanne Smits nous prie de bien vouloir renvoyer cette compilation à la source de l'article paru dans : Le quotidien "Présent" (www.present.fr), repris ensuite sur son blog (puisque c'est elle qui l'a signé) :
http://leblogdejeannesmits.blogspot.com/2011/03/fabrice-hadjadj-soffre-lunesco.html ...
nous le faisons bien volontiers lui suggérant de nous donner son appréciation sur le "mariage" des deux articles et l'ajout de photos]
Madame Jeanne Smits a ajouté un nouveau commentaire sur votre message "Parvis des Gentils : Fabrice Hadjadj dénonce la cu..." : Je découvre à l'instant votre mise au point, mille mercis. Très bonne idée d'avoir juxtaposé les deux textes. Hélas, Aldous Huxley était un visionnaire… Amitiés, Jeanne Smits
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