Tout y passe d’un projet de loi sur l’euthanasie au Sénat à la révision de la loi de bioéthique à l’Assemblée Nationale suivant l’objection de conscience chez les parlementaires du conseil de l’Europe. Quelle instance politique n’a pas été confrontée aux questions relatives à la vie dans son ensemble depuis la rentrée de septembre ?
Trois tentatives contre le respect de la vie et de la personne humaine ont été repoussées … pour le moment. Pour ceux qui travaillent ces questions-là, c’est un chantier permanent. Derrière un dossier s’en cache un autre prêt à sortir. La tactique est simple, celle de l’usure.
Tout est bon pour ces fossoyeurs … ils ont le temps pour eux et ils le savent ! Ils ont des moyens importants gagnés de façon pas toujours orthodoxe. Ils travaillent l’opinion publique, non en lui donnant à réfléchir, mais en l’anesthésiant.
Face à ce rouleau compresseur que pouvons-nous faire ? Ne nous trompons pas il n’y a pas d’autres solutions que réveiller les consciences endormies. Car, chacun peut constater que les discours officiels ne sont pas si proches des discours tenus en salon. Le Bien-pensant fait peur parce qu’il est menaçant. Mais il étouffe une population qui au fond est bien loin de partager l’opinion générale, comme le montrent certaines enquêtes d’opinion quand les questions sont bien posées. Alors comment réveiller les consciences ? « Science sans conscience n’est que ruine de l’âme » disait Rabelais. L’inverse n’est pas moins vrai. Le seul travail qui portera du fruit est de former l’intelligence, comme nous y appelle Benoît XVI. Toute autre action équivaut à mettre un pansement sur une jambe de bois. Vouloir agir indépendamment de cela est mettre la charrue avant les bœufs. Cela paraît plus difficile, plus long. Les progrès semblent moins évidents que quelques actions d’éclat. C’est non seulement la seule solution de pérennité des efforts, mais c’est aussi un impératif commandé par la dignité de la personne humaine.
Alors comment atteindre les consciences ? Voilà un vaste sujet de réflexion. Comment les atteindre sans les braquer, les blesser, en tenant compte du rythme de progression de chacun ? Saint François de Sales, dans sa mission d’évangélisation du Chablais, remarquait qu’il fallait trois choses indissociables pour convertir les foules : la science, la charité, le soutien d’une communauté qui sait accueillir et attendre.
Réveiller les consciences c’est déjà les pousser à s’interroger en leur donnant à voir autre chose que ce que les médias leur renvoient. La “Marche pour la vie“ en est un exemple. Mais c’est concrètement aussi donner à manger à ceux qui ont faim : faim de la vérité. En d’autres termes, comme nous y invite saint Pierre, nous devons déjà être capables de rendre compte (et non d’imposer) de notre foi, suivant en cela l’exemple de Benoît XVI. Ayons, nous catholiques, le courage d’admettre que nous sommes sous-formés et que nombre parmi nous ont la paresse de se former et sont donc dans l’incapacité de nourrir les autres. Le sel de l’amour pour Dieu n’est sans doute pas affadi, mais la lumière qui éclaire le monde est bien pâle !
L’éducation nationale nous échappe. Les postes de l’enseignement privé se réduisent en proportion des effectifs du public. Où trouver et former les jeunes générations ? Dans les loisirs. Voilà LE lieu où former les consciences. Les mouvements scouts ne suffisent plus car ils ne touchent souvent qu’une population déjà privilégiée du point de vue de la formation. Comment réinvestir ces activités autrefois proposées par des catholiques ?
Enfin, face au déferlement des initiatives contraires à notre foi, à nos valeurs, contraires à l’épanouissement de l’homme, comment sommes-nous capables de réagir ? Combien des milliers de personnes présentes à la Marche pour la vie vont rester mobilisées dans la durée ? Combien des signataires des pétitions diverses vont prendre une part active pour que les choses avancent réellement ?
recension de Sur tous les fronts de Cyril Brun - responsable de l'Observatoire Sociopolitique de Fréjus-Toulon
recension de Sur tous les fronts de Cyril Brun - responsable de l'Observatoire Sociopolitique de Fréjus-Toulon
“ La science est légitimement en quête d'efficacité, d'amélioration des techniques et de compréhension des causes des maladies et des handicaps pour les guérir. Les espoirs soulevés par des découvertes récentes semblent pousser la société à vouloir aller vers un contrôle systématique de la naissance, de la maladie et de la mort, vers la perfectibilité de l'être humain. Où se trouve la frontière entre ce que l'on peut faire et ce que l'on pourrait être capable de faire ? Quelle est celle à ne pas franchir au-delà de laquelle on porte atteinte à l'être humain ? Il ne s'agit pas de remettre en cause les recherches scientifiques, mais d'en maîtriser l'usage. Aucune science ne trouve en elle-même sa pleine signification. Elle doit se confronter à d'autres pour aborder la question de leur sens et des conséquences des progrès scientifiques pour l'avenir. L'Église a fait de nombreuses déclarations sur le sujet […] La controverse récurrente suscitée par l’utilisation des cellules souches issues de la destruction des embryons in vitro montre en creux le malaise «intellectuel» que les responsables politiques éprouvent avec raison sur un enjeu majeur de civilisation […] Dans le secret de sa conscience, chacun sait bien, pour reprendre les mots expressifs de Benoît XVI lors la veillée mondiale de prière pour la vie, que " l’embryon humain n’est pas une accumulation de matériel biologique, mais un nouvel être vivant, dynamique et merveilleusement ordonné, un nouvel individu de l’espèce humaine (…). Il en a été ainsi pour chacun de nous dans le sein de notre mère ". A ce titre, l’éthique qui revendique rationnellement le respect de l’être humain dès le début de sa vie au nom du principe cardinal de dignité doit continuer à primer sur toute autre considération […] Du fait des progrès considérables enregistrés dans le champ des cellules souches adultes et reprogrammées ainsi que l’ont rappelé récemment d’éminents scientifiques devant la commission parlementaire spéciale, la science elle-même plaide aujourd’hui pour tourner la page de la recherche sur l’embryon. " Celle-ci, rappelle encore le Saint-Père, ne se place pas véritablement au service de l’humanité. Elle passe par la suppression de vies humaines qui ont une égale dignité par rapport aux autres personnes humaines et aux chercheurs eux-mêmes. L’histoire elle-même a condamné par le passé et condamnera à l’avenir un tel type de science, non seulement parce qu’elle est privée de la lumière de Dieu, mais également parce qu’elle est privée d’humanité " […] En choisissant de revenir à la solution législative de 1994 interdisant toute pratique détruisant ou instrumentalisant l’embryon, la France pourrait porter un message fort de civilisation qui serait cohérent avec la science et qui contribuerait par là même à réorienter la bioéthique au service des plus vulnérables […] Une loi de bioéthique ne peut pas se réduire à une loi sur la recherche. Elle a pour tâche première de protéger les droits fondamentaux des personnes, surtout les plus vulnérables. [...] Le projet de loi propose de rendre le diagnostic prénatal systématique en début de grossesse. Ce diagnostic a, dans les faits, comme seul objectif de détecter une éventuelle trisomie 21 sur le futur bébé. [...] L’examen systématique aboutit donc à un choix dramatique entre l’avortement et un enfant trisomique. [...] Nous sommes là en plein eugénisme “. [...]
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